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donc… à la fin de mai, ça sera bien mieux ; on est sûr du beau temps… et puis, nous tomberons là-bas au moment des fleurs… c’est plein de jacinthes…

— Et il y aura un second bateau tout prêt, n’est-ce pas ? Et ce sera toujours vacances pour moi qui travaille au Louvre ?

— Écoutez donc, si ça vous contrarie, vous pourriez peut-être partir, vous avec Barral ; et puis après, nous verrions pour le second voyage…

— Eh bien, vous en avez des idées ! Me voyez-vous débarquant à sept heures du matin chez Barral pour lui dire : Mon cher, je vous enlève ; nous partons seuls !

— Ah ! vous croyez que ça le… qu’il ne serait pas j content ?…

— Vous !… vous êtes désarmant ! Oui, il serait fâché, là. Oui, j’irai le prévenir à sept heures, que personne ne part plus ; et je vous adresserai le père Claessens s’il prend ça de travers. Maintenant, sauvez-vous ; je vous ai assez vu.

— Mais écoutez donc ; vous me dites qu’il n’y aura plus de bateau en mai ; au contraire… »

Je m’asseois, et commence froidement à défaire mes bottines. Il continue encore quelques minutes ; puis, devant mon mutisme, il s’en va, en bafouillant de petites choses vagues.