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geur. Depuis, j’ai de longues conférences avec lui et Pierre Rousset, lequel, à n’importe quelle heure, frappe à la porte de mon rez-de-chaussée, une pile de bouquins et de cartes Taride sous le bras, entre et s’installe à ma table, sans aucun souci des trêves obligatoires de repas ou de coucher. J’en ai alors pour des heures à entendre sa petite voix de tête amortie et précipitée :

« Tenez, vous voyez, nous suivons la Seine jusqu’à Conflans ; c’est charmant en cette saison, avec tous les arbres fruitiers en fleurs… puis, nous empoignons l’Oise ; nous remontons la vallée de l’Oise ; Pontoise, L’Île-Adam, Compiègne ; c’est ravissant tout ça, il y a des petites églises délicieuses, comme celle de Cirès-les-Mello ; et puis Noyon, à une demi-heure de marche ; nous aurons le temps d’aller voir la cathédrale qui est du XIIIe, avec un cloître et une salle capitulaire, très remarquable… À La Fère nous prenons le canal, et nous rejoignons la Sambre : Maubeuge, Charleroi, les ruines de l’abbaye d’Aulne, de l’ordre de Cîteaux ; Floreffe, où il y a une ancienne abbaye de prémontrés curieuse. Puis Namur ; le père Claessens y reste une journée ; alors on se baladera sur les remparts et dans les vieilles églises. Les bords de la Meuse ensuite : un tas de rochers épatants…