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Pierre Rousset, dans ses éternelles flâneries au bord de la Seine, a lié connaissance avec le patron d’une péniche venant de Belgique. Le bonhomme lui a proposé pour un prix modique de l’emmener jusqu’à Liège, avec un peintre finlandais et sa sœur, amis des Rousset ; puis, il assurait trouver là-bas un autre bateau qui les ramènerait à Paris, en mai. Rousset, ses petits yeux gris allumés d’enthousiasme, m’a plusieurs fois exhortée au passage pour que je me joigne à lui et à ses deux Finlandais, car le marinier faisait, dans ce cas, un prix global pour la nourriture, bien plus avantageux selon qu’on était plus nombreux. Il y a une cabine à deux lits que je dois partager avec la Finlandaise, Mlle Viborg ; les hommes coucheront sur des matelas et des coussins dans un petit coin du pont que Rousset a vu : « épatant, loin de la machine… pas de fumée… on tendra une toile tout autour sur des cordes »… Comme ce mois d’avril s’annonce chaud et ensoleillé, la chose est faisable, après tout.

J’en ai parlé à Barral, qui a trouvé ça « rigolo » et accepté séance tenante de faire un cinquième voya-