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Après le déjeuner, depuis qu’il fait plus tiède, on prend le café sous une tonnelle de clématite, que Rousset a établie lui-même. Tous les bruits de la petite cité viennent alors se croiser en se diluant autour de vous : le pépiement aigu des moineaux, la pie du concierge, les brocs qu’on remplit à la fontaine, les exercices de violon d’un locataire, soliste chez Colonne ; et surtout — ô tenace et nostalgique mélopée qui me poursuivra longtemps — l’orgue de Barbarie posté au coin de la cité, dévidant sa rengaine, au mouvement désespérément ralenti :

« Faites-lui mes aveux… Portez mes voeux… »