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« Alors, mademoiselle Thyra, qu’est-ce que vous avez fait en ces jours de réjouissance obligatoire ?

— Moi ? pas grand’chose… J’ai aidé mes voisins Rousset à décorer un arbre de Noël pour les petits. Rousset a certainement bien passé huit jours à fabriquer un tas de petites choses ingénieuses en papier doré, en ouate, en coquilles de noix… Il s’est amusé au moins autant que les enfants. D’ailleurs, c’est assez drôle de voir comme les artistes plantent facilement là leur travail, pour se livrer à des amusettes de potache ! Et vous, Barral, qu’êtes-vous devenu ?

— Oh ! rien du tout ; d’abord, je trouve ça idiot de se débaucher à jour fixe comme les calicots… Seulement, il est vrai que nous avons tiré les Rois la semaine dernière, au Divan Japonais, avec une tapée de camarades qui font, comme moi, des choses plutôt cocasses, en peinture et en sculpture ; nous appelons ça le Toqué-Club… À cause du Jockey-Club, vous comprenez… Non, ne vous croyez pas obligée de rire. Nous nous étions réservé une table pour tirer les