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Dans la vaste salle à manger — Renaissance, hélas ! — où, parmi la cohue, je maintiens en équilibre une tasse de chocolat et deux petits fours, je suis des yeux Barral qui bavarde plus loin dans un groupe de gens aux têtes connues. Ma disposition d’esprit est sereine et bienveillante… Car en me quittant, tout à l’heure, il m’a dit : « Je vous reverrai avant votre départ, n’est-ce pas ? et vous me direz si vous avez retourné la photo !… Seulement, je ne suis guère libre que le soir… Venez donc dîner un de ces jours dans un petit cabaret très gentil que je connais à Montmartre ; et je vous mènerai dans les mauvais lieux de la région… Ou au cinéma, si vous préférez. Enfin, une bombe effrayante… C’est ça ; je vous lancerai un petit mot. »

La vie a quelquefois ses bons moments…

Je me trouve derrière deux dames mûres et un petit jeune homme aux cheveux teints, monocle, bracelet d’or, vague uniforme kaki ; ils potinent à voix qu’ils croient basse, mais leurs paroles m’arrivent avec une parfaite netteté. « Elle est vraiment tapée,