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éclipse… Tenez, par exemple, vous parlez de ces idées rances, absurdes, qui pesaient si lourdement sur l’éducation des femmes ; eh bien ! c’était une mode latine qui a passé, sans s’incruster dans l’âme de la race. Croyez-vous que le pays de Jeanne d’Arc ait été vraiment un pays d’odalisques vautrées sur leurs sofas, sans autre souci que de s’enfariner le museau ? et ne savez-vous pas que la femme gauloise tenait une autre place que celle de la matrone romaine, toujours sous la tutelle du père ou du mari ? Plus tard, parbleu, on a trouvé amusant, joli, d’atrophier la mentalité féminine ; et il a appartenu au faisandage des siècles à perruques — admirateurs de l’antiquité latine ! — de créer le type de l’ingénue pour émoustiller les viveurs ; mais c’était artificiel, chez ces petites filles des robustes luronnes du moyen âge ; et avec quelle joie ont-elles, plus tard, jeté le masque imposé ! et ce qu’elles ont bien fait !… »

Je n’en reviens pas. Barral féministe !… Comme c’est bien l’influence de la jeune Colette qui le fait parler en ce moment…

« … Et nous prenons maintenant cette « déchéance » de l’antique politesse française, proclamée par des gens qui ont été bousculés dans le métro ; mais ceux-là n’ont jamais fourré le nez dans les mémoires