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Je le prévoyais depuis deux ou trois jours… Ce matin, lisant dans le Figaro que l’Exposition de l’Humour Français allait ouvrir demain à 2 heures, j’ai pensé tout de suite : « Barral, qui y a une exposition importante, doit être là-bas pour les derniers travaux d’accrochage ; et sans oser m’avouer que j’aurais ainsi une occasion de le revoir hors de la présence de sa femme, je me suis inventé tout de suite une course à faire au « Printemps » pour avoir une occasion de passer devant la porte de la galerie, qui se trouve tout près de la Madeleine ; peut-être même d’entrer si cela m’était possible… Comme je me trouve ridicule moi-même de cette hâte à prendre le Nord-Sud… et cette toilette que j’ai faite avec mes plus belles fourrures, qui exhalent un fin parfum d’ambre…

Je ralentis le pas, en passant devant le grand portail largement ouvert de la galerie, où s’engouffrent des encadreurs en blouse blanche et des artistes, les bras chargés de paquets. Je m’arrête longuement à contempler l’affiche. Naturellement, je ne vois per-