Ah ! il en a pincé bien longtemps pour vous, allez… bien longtemps…
— Barral ! amoureux de moi ! mais vous rêvez…
— Sans blague ! m’a-t-il assez souvent dit : C’est une Walkyrie, cette femme-là ; c’est un sphinx… c’est un… chose… je ne sais plus ; et puis, elle est calée ; elle est épatante ; on ne sait jamais ce qu’elle pense… enfin des laïus…
— Mais il ne m’écrivait jamais !
— Oh ! ça ne veut rien dire… Tenez, je me rappelle ; quand vous avez été pour passer votre examen à l’école du Louvre, il paraît que vous aviez un examinateur qui vous avait prise à tic, un membre de l’Institut que la famille de Barral connaissait… Eh bien, Barral a été le râper à domicile jusqu’à ce que l’autre promette qu’il vous pistonnerait, au contraire… »
Je reste saisie. Moi qui étais si fière de mes notes d’examen ! et qui en avais parlé même à Barral, avec une vanité puérile !… Il m’a laissé dire sans souffler mot… sans se moquer de moi, qui l’asticotais si souvent…
— Mais enfin… est-ce que vous croyez qu’il aurait eu l’idée de m’épouser ?
— Oh ! ça, non… il était bien jeune d’abord à ce moment-là…