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Au moment où j’allais me décider à partir, Cardoc entre, une boîte à couleurs à la main. Il me souhaite le bonjour avec un paisible sourire, sans chercher à expliquer son retard. La jeune femme lui apporte alors deux paquets.

« Voilà quatre sous de mou pour votre chat, M’sieur Cardoc ; et puis la paire de chaussettes et la chemise de cotonnade que j’ai prises aux Galeries Barbès. Il y en a pour 14 francs 50.

— Merci, Madame Estelle. Tenez, vous savez où est l’argent ; dans la boîte où il y a écrit : Calissons Félix Potin. »

Mme Estelle va ouvrir l’étrange coffre-fort qui ne ferme pas — dans une pièce dont la porte, à ce que je vois, ne ferme pas davantage — et disparaît dans un réduit obscur donnant sur l’atelier, en déclarant qu’elle va « vivement mettre la soupe en train » avant de s’en aller.

— « C’est une bien bonne personne, et rudement courageuse à son travail, me dit Cardoc en restant