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maisons ; la postérité les situera sans hésiter après les tarabiscotages pseudo-anglais de 1900 ; et avant la guerre de 1914…

Je cherche toujours en vain ma route. Il faut qu’une plaque bleue se trouve sous mes yeux, portant le nom de la rue Notre-Dame-des-Champs, pour que je m’arrête soudain. Mais alors, c’est la rue Montparnasse qui est là, devant moi ! Hélas, le petit maquis, avec son village en planches, a disparu dans la tourmente ! Des soubassements d’un blanc cru s’élèvent sur ses ruines…

Je m’avance avec précaution, comme lorsqu’on interroge des gens sur le compte de parents quittés depuis très longtemps, et qu’on a peur d’apprendre des morts… De grands immeubles neufs m’entourent ; ce sont les vivants qui ont remplacé les morts. Une surprise attendrie m’immobilise sur place : voici deux ou trois maisonnettes chapeautées de vieilles tuiles, parmi lesquelles je reconnais, peinte en rouge et arborant comme enseigne un tonneau de bois, celle qui m’amusait jadis au passage. Il y en a une qui s’intitule fièrement : Hôtel. Toutes ces maisonnettes sont si petites, à côté de leurs voisines, qu’on se les imagine presque servant de logements à de gros chiens.

Je suis allée trop loin ; me voici derrière l’église