Page:Suzanne de Callias La malle au camphre 1919.djvu/116

Cette page n’a pas encore été corrigée

La première chose que j’y ai trouvée d’abord, c’est une salle de bains ; et cela m’a fait plaisir. J’avais choisi mon gîte dans un hôtel familial situé rue de Beaune, au coin du quai Voltaire, presque mon ancien quartier. La maison, noire et vétuste, à médaillons de stuc Louis-Philippe, ne diffère pas extérieurement de celles qui m’entouraient, rue Montparnasse ; mais le ripolin et l’électricité règnent à l’intérieur ; et les sonneries de téléphones, les chasses d’eau indiscrètes qui vous font sursauter dès six heures du matin, ne laissent aucun doute sur le confort moderne de l’établissement. Ces antiques moulures à feuilles d’acanthe, ces plafonds trop bas disparaissant sous des couches étincelantes de ripolin blanc, cela m’a fait penser à une bonne dame de province venant habiter Paris, qui se mettrait à s’habiller selon la mode de Fémina

Accoudée à ma fenêtre, je plonge longuement mes regards dans le bleu crépuscule d’automne humide et qui sent le pavé de bois. Les réverbères ne sont plus de timides vers luisants, jalonnant à de rares intervalles l’ombre de la Seine. En me penchant un