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ticisme[1] le plus ambitieux, et qui se sépare autant du crapuleux Zola que si tous les espaces interplanétaires s’étaient soudainement accumulés entre eux. Lisez plutôt la hautaine et abolissante épigraphe de son livre.

Il arrive même cette chose significative que des Esseintes, le personnage fictif et unique d’A Rebours, qui n’est que le prête-nom littéraire de l’auteur, se fait ermite pour échapper aux attouchements impurs, aux salissantes promiscuités de la vie sociale. Ce n’est ni saint Paphnuce, ni saint Antoine, il n’extermine pas sa chair dans la solitude, oh ! non. Mais il fuit la face des hommes, mais il est anxieux d’une Essence supérieure et c’est vraiment un fier acompte sur la profession érémitique.

La forme littéraire de Huysmans rappelle ces invraisemblables orchidées de l’Inde qui font si profondément rêver son des Esseintes, plantes monstrueuses aux exfoliations inattendues, aux inconcevables floraisons, ayant une manière de vie organique quasi animale, des attitudes obscènes ou des couleurs menaçantes, quelque chose comme des appétits, des instincts, presque une volonté.


  1. Bavardage serait plus exact. L. B.