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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

tercolonial, notre marche sur l’Ottawa, nos établissements dans la province d’Ontario, sans parler des États-Unis. De vingt ans en vingt ans, depuis un siècle, l’œil suit sur la carte les progrès de nos colons. De cette Nouvelle-France qui nous avait été destinée, il ne nous restait plus, au jour de la conquête, que deux minces lisières d’habitations entre Montréal et Québec. Tout le Bas-Canada est revenu dans nos mains ; il a été reconquis pièce par pièce, à l’aide de la charrue, et pourtant, combien de fois n’a-t-on pas prédit que nous étions à la veille de perdre du terrain ! Au lieu de cela, nous en gagnons toujours.

C’est donc avec confiance que nous envisageons l’avenir. Prise dans son ensemble, notre race possède des qualités et des vertus qui promettent autant pour son futur que par son passé. Les défauts du temps présents disparaîtront, comme sont disparues d’autres sources de faiblesse résultant de crises momentanées. Le fond du caractère national est excellent ; il laisse aller les abus jusqu’à une limite précise et les arrête en cet endroit. Le jour où, grâce à une instruction plus générale et à un peu d’argent, les Canadiens-Français pourront sortir du cercle étroit où les circonstances les ont placés, ils feront partout honneur au nom qu’ils portent.



Finis