Page:Sulte - Au coin du feu, histoire et fantaisie, 1881.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 66 —
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

Sur le reproche de témérité qu’on lui adressa quelques minutes après, il répondit, en bourrant sa pipe et hochant les épaules :

— Bah ! est-ce que vous croyez qu’il y a assez d’eau dans le Saint Maurice pour me noyer !…



Je viens de dire qu’il avait monté la côte, droit sous l’amas de billots.

Nous étions à le regarder, immobiles dans nos grandes berges de drave (drave, ou drive ; en français : flottage des bois) ne nous rendant pas compte de son idée.

Tout-à-coup chacun poussa un cri d’angoisse en y mêlant le nom du téméraire. Gonzagues entamait à tour de bras l’une des deux souches. Sa hache s’abattait, rapide et ferme, sur les attaches du barrage, les grosses racines de la souche.

Mais les cris, les supplications s’élevèrent avec une telle énergie qu’il s’arrêta.

— Qu’est-ce qu’il vous faut ? dit-il.