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moindre importance, qui, cependant, n’ont pas peu contribué à nous faire ce que nous sommes aux yeux des Européens, lesquels n’ont jamais pu se persuader qu’en dehors de leur continent les rameaux des familles transplantées aient su retenir le caractère propre à chacune d’elles ; il ne veulent voir dans le colon d’Amérique, par exemple, qu’un être nécessairement dépourvu dans une certaine mesure de la valeur intellectuelle et physique de ses ancêtres.

Cette idée, absurde au suprême degré, devrait, me dira-t-on, disparaître devant l’évidence des faits.

Oui, si les colonies étaient connues de l’Europe, mais elles ne le sont pas, et le Canada moins que les autres.

Pour ne parler que des derniers trois-quarts de siècle, les Français, Chateaubriand en tête, ont popularisé un Canada imaginaire, fermé par les glaces, éclairé par les aurores boréales, peuplé d’ours blancs, d’indiens et de renards bleus.

D’autre part, il est arrivé que notre longue séparation de la France nous a privés de défenseurs pour réfuter ces contes et re-