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tisme des Canadiens, car est-il rien de plus beau que ce nom de Canada qu’on ne peut prononcer sans éveiller le sentiment du foyer domestique ?… » Le malheureux avait pris amas pour amour, et traduit en conséquence : Love of cabins. Amour de cabanes !

Voici un trait qui se rapproche assez du premier. Il servira à montrer combien cette ignorance est générale :

« Rien de plus étrange, me raconte le révérend Père X, rien de plus étrange que la manière dont je fis connaissance avec le nom du Canada. J’avais été destiné aux missions et j’attendais qu’on me désignât le pays vers lequel j’avais à me diriger. Lors, que la notification me parvint, je fus fort intrigué d’y lire le mot « Canada. » C’était pour moi un profond mystère. Je me rendis sans retard chez un ancien de notre communauté à qui je confiai mon embarras. Celui-ci me dit après un moment de réflexion : ce doit être une erreur, — on a voulu écrire « Cana », cependant, comme c’est vers la Terre-Sainte et que je ne connais aucune de nos missions de ce côté,