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armée. Aussi, malgré quelques admirables combats partiels soutenus par nos marins, la renommée n’a eu de voix que pour célébrer la gloire de nos armées de terre.

Et ceci fut une grave injustice comme art et comme politique.

Comme politique, parce que la plupart des hommes croient à ce qu’ils lisent ; parce que les récits de nos victoires sur mer, colorés en littérature, poétisés, exagérés peut-être, eussent fini par nous donner à nous-mêmes une idée de notre importance en marine. Ce sentiment eût à la longue filtré parmi les masses en France, dans l’étranger ; cette foi nationale eût produit de grands résultats, sans doute ; car l’on se tromperait, je crois, en pensant que les histoires, les romans, les mémoires faits sur les conquêtes de Bonaparte n’ont pas augmenté nos forces morales au dedans, notre puissance au dehors.