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elle en entrant, la mante en désordre et traînant après elle un jeune garçon d’une quinzaine d’années.

— Ma tante Isabella ! dit Florès le rasoir levé.

— Et le pêcheur Pablo ! s’écrièrent les assistans.

— Señora, disait l’enfant, je vous jure sur l’âme de mon père que j’ai vu il y a deux heures la tartane aux voiles rouges mouillée près de Conil.

La señora Isabella fit un geste qui aurait eu toute sa signification et toute sa portée sans le marin, qui s’interposa prudemment entre les deux champions.

— Encore ce Bohémien maudit ! repartit le jeune homme au costume andalou. Mes maîtres, voici une belle occasion de prouver ce que j’avançais tout à l’heure, savoir, que ce damné est Satan lui-même. Et il se leva gravement sur son fauteuil.

— Allons, señora, je suis à même d’éclaircir la question, car j’ai vu le navire aux voiles rouges il n’y a pas deux heures.

— C’est comme moi, répondirent en même temps Isabella et Pablo.

— Un moment, dit l’inconnu, jurez-vous par