Page:Sue - Plik et Plok, 1831.djvu/216

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’alcade.

Je sais ce que j’ai à dire. Or, mes seigneurs, la Junte a pesé, mûri, combattu dans sa profonde sagesse la demande que vous lui adressez ; et voyez, mes seigneurs, si le bien, l’intérêt, l’avantage du peuple n’est pas le seul mobile de toutes nos décisions ; voyez si les délégués de votre roi n’ont pas à cœur de suivre ses paternelles instructions, les paternelles instructions de celui qui vous porte dans son cœur, comme une vaste famille. L’Alcade s’attendrit par degré. Car il me l’a dit, mes seigneurs, il me l’a dit à moi-même : Je vous confie une partie de mes droits sur mes enfans. Il pleure. Songez que leur bonheur m’est cher avant toute chose. Il sanglote. Comme j’ai juré de faire votre bonheur, je tiendrai mon serment. Mais je me tais, mes seigneurs, je me tais, car les expressions me manquent ; heureusement les faits y suppléeront. Avec un touchant sourire, mêlé de larmes. Vous aurez le poing, mes bons amis, vous aurez le poing !

La foule.

Viva ! — viva el Alcade ! — viva el Rey absoluto ! — viva el Alcade !

L’alcade.

Bourreau, tu as entendu, agis.