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de l’autel est posé, d’un côté, un simple cercueil de sapin, ouvert et préparé. De l’autre, un lit composé de trois planches et d’un sac de cendres ; enfin, dans une séparation fermée par une balustrade, est un homme vêtu de rouge, qui prie agenouillé et recueilli. Celui qui, assis sur le bord de ce lit, se courbe sous le poids de ses lourdes chaînes, c’est le Gitano ; — ce cercueil, c’est le sien ; — l’homme qui prie agenouillé et recueilli, c’est le bourreau !

Le Gitano a été jugé, condamné, et, suivant l’usage, il reste en capilla ou chapelle ardente, pendant les trois jours qui précèdent son supplice.

Cette coutume bizarre, léguée par l’inquisition, consiste à chanter au condamné les prières des agonisans pendant le temps qu’il passe en capilla ;

À l’empêcher de dormir le jour et la nuit, afin qu’il mortifie son corps et son âme, et qu’il puisse méditer à loisir sur le long voyage qu’il va bientôt entreprendre ;

À lui offrir toutes les consolations religieuses que peuvent donner des moines et des capucins !!

À l’habituer doucettement à des idées de