Page:Sue - Plik et Plok, 1831.djvu/158

Cette page a été validée par deux contributeurs.

des épaules larges comme l’arrière du lougre, et puis une barbe rouge, des cheveux rouges, des yeux brillans, et des dents,… c’est-à-dire des défenses, comme un sanglier des forêts de Galzar ! Quant à ses pieds, ils étaient fourchus comme les pattes de mon bélier Pelieko. Massareo louait Dieu, en se signant, de ce que par sa volonté on avait pu délivrer la côte d’un pareil réprouvé.

À ce moment la tartane coula fracassée, aux cris joyeux de l’équipage du garde-côte, et l’épaisseur des ténèbres, qui pendant cette longue canonnade, avait été dissipée par intervalle, semblait encore augmenter : la mer était presque calme, et il ne régnait qu’une faible brise du sud.

— Enfin, s’écria le capitaine, nous en sommes débarrassés par l’intercession de Notre-Dame, et le courage de Iago, qui peut compter pour un miracle éclatant ! Mais que la volonté de Dieu soit faite en toutes choses. Mes fils, à genoux ! et remercions le ciel de ce témoignage de sa bonté pour les bénis, et de sa colère contre les maudits. — Amen ! dit l’équipage, qui s’agenouilla ; et tous entonnèrent en chœur une espece de Te Deum, d’un effet fort agréable. L’air était lourd,