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et par conséquent à l’abri du premier choc de la sortie que pouvaient tenter les assiégés. — Feu ! et que Dieu nous aide, répéta-t-il en poussant son peloton devant lui. On fit feu.

À une distance aussi rapprochée, les balles, arrivant en masse sur la cloison, la défoncèrent en partie, et avant que les matelots eussent rechargé leurs armes, une masse effroyable les culbuta et roula sur eux en poussant d’horribles mugissemens.

— Méfiez-vous ! criait Iago, qui tenait un de ses braves par le milieu du corps, et promenait çà et là devant lui cette espèce de bouclier vivant. Méfiez-vous, c’est une ruse de guerre, ils vont bientôt fondre sur vous. Rechargez vos armes ! — Seigneur lieutenant, dit un marin, mais l’assiégé a la plus belle paire de cornes que jamais chrétien ait eue plantée sur la tête.

— Saisissez le monstre ! cria Iago en reculant avec son bouclier ; c’est le damné, saisissez-le… Vade retrò Satanas… saint Jacques, saint Joseph, ayez pitié de nous ! — Mais, lieutenant, ce n’est… ce n’est qu’un bœuf. Par la Vierge ! et un vaillant bœuf qui se meurt, je crois. Jésus ! sept balles dans le corps ! Et la lumière que l’on apporta de la grande chambre permit de