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en plein bois ; et ce maudit ne bouge pas. Pourtant, il y a du monde à bord, j’en jurerais par mon chapelet. — Le cas est épineux, dit Massareo avec inquiétude ; je vais faire courir une bordée au large, pendant que moi, toi, le canonnier Perès et ce poltron d’Iago, qui est pourtant d’un assez bon conseil, nous délibérerons sur la marche qu’il faut suivre.

On vira donc de bord, en s’élevant à l’est ; on apporta Iago. Les quatre membres de cette assemblée se réunirent, et la discussion fut ouverte.

Aucun plan n’avait encore été arrêté, lorsque le prudent Iago s’écria :

— Avec la protection de Notre-Dame, voici ce que je fais, moi ! J’arme une chaloupe en guerre ; je m’approche de la tartane maudite, et je m’en empare à l’abordage !… Hein ! mes compères, qu’en dites-vous ?

Ses compères avaient bien pensé à ce moyen, le seul qu’on pût raisonnablement employer ; mais aussi ses compères s’étaient abstenus d’en parler, sachant que celui qui indiquerait cette mesure serait naturellement chargé de l’exécuter. L’inconcevable témérité d’Iago les tirant d’embarras, il n’y eut qu’une voix pour louer