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infamie de ce Lugarto. Votre femme de chambre, que je viens de presser de questions et de menaces, m’a avoué qu’elle avait été placée chez vous par cet homme, et qu’afin d’empêcher votre excellente Madame Blondeau de vous accompagner, cette créature avait, d’après l’ordre de Lugarto, mêlé une certaine poudre à son breuvage, ce qui avait rendu Blondeau assez malade pour qu’elle ne pût vous suivre.

— Mon ami, M. de Rochegune me dit qu’en partant M. Lugarto…

— Oui, oui… il m’a menacé… je m’attends bien à quelque tour diabolique, mais je serai sur mes gardes… Tout ce que je voulais, c’était de vous débarrasser de lui, et j’y ai réussi, je pense… Je regrette néanmoins de ne l’avoir pas marqué… Ç’aurait été une garantie de plus.

— Et aussi un motif de haine et de vengeance de plus pour cet homme — lui dis-je. —

— Si l’on était arrêté par de pareilles craintes, on ne ferait jamais rien — dit M. de Mortagne. — Je sais bien contre qui j’ai à lutter… Mais il faut que je vous apprenne comment