— Et où allez-vous donc, Monsieur ?
— En Grèce, Madame, faire la guerre contre les Turcs. C’est une noble et sainte cause à défendre… Et puis j’ai besoin de mouvement, d’agitation…
— C’est, dit-on, une guerre souvent terrible, sans merci ni pitié… — dis-je à M. de Rochegune avec intérêt.
— C’est une guerre comme toutes les guerres, Madame — reprit-il avec un sourire mélancolique — l’on tue ou l’on est tué… Seulement, dans celle-ci, l’on meurt pour une généreuse et héroïque nation… et cette mort est belle et grande.
— Ce sont là de tristes pressentiments — lui dis-je — ne vous y appesantissez pas. Moi, j’ai l’espérance, la conviction même que vos amis vous reverront.
— Et je partage cette conviction, Madame. L’on n’a pas le droit d’être indifférent à la vie lorsqu’on a la moindre chance de pouvoir être utile à ceux qu’on aime et qu’on respecte.
M. de Mortagne entra.
Il paraissait très irrité.
— Je viens encore d’apprendre une autre