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M. de Mortagne donnait quelques ordres pour mon départ.

— J’étais hier si troublée, si souffrante — lui dis-je — que j’ai à peine pu vous exprimer toute ma reconnaissance. Vous et M. de Mortagne avez été mes sauveurs. Je n’oublie pas non plus que lors de ma maladie…

— Je vous en conjure, Madame, ne parlons pas de ceci… Vous m’avez permis de me dire votre ami, j’ai agi comme votre ami.

— Ah ! Monsieur !… comment jamais reconnaître ?…

— En me conservant toujours ce précieux titre… Madame, en me permettant de continuer à le mériter…

Je ne sais pourquoi il me vint tout-à-coup à l’esprit cette idée pénible que M. de Rochegune, connaissant le secret de Gontran, se croirait peut être le droit de juger sévèrement la conduite de mon mari.

Par une de ces bizarres correspondances de la pensée dont il y a tant d’exemples, M. de Rochegune ajouta à ce moment même :

— Et lorsque je vous prie, Madame, de me permettre de me dire de vos amis, j’ose croire