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sera complètement endormie et alors en mon pouvoir… À cette horrible menace, madame de Lancry, préférant la mort au déshonneur, a rassemblé ce qui lui restait de force et de connaissance, a saisi un couteau et s’en est frappée. M. de Mortagne et M. de Rochegune, qui étaient parvenus à s’introduire dans la maison, et qui, cachés, avaient été témoins de toute cette scène, sont, en ce moment, entrés dans la chambre ; comme je suis aussi lâche que cruel !… »

— Je n’écrirai pas cela… — s’écria M. Lugarto en rejetant la plume.

Du revers de sa main, M. de Mortagne donna un vigoureux soufflet à M. Lugarto.

Celui-ci voulut se lever.

M. de Mortagne le maintint sur sa chaise et lui dit :

— Je veux te prouver à toi-même, ce que tu sais d’ailleurs de reste, que tu es un misérable lâche ; je t’ai souffleté ; je te dois une réparation. Voici des pistolets chargés, il fait un clair de lune superbe, Rochegune sera notre témoin… Viens…

Et il saisit M. Lugarto par le collet en fai-