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croire que ce dernier nous poursuivait et qu’une punition toute providentielle frappait l’homme qui nous avait fait tant de mal. Enfin j’allais voir Gontran. Cet espoir seul me rassurait ; M. de Lancry, prévenu par le messager qui nous avait dépassés, éclaircirait mes doutes à ce sujet.

Après avoir couru une demi-heure environ sur la grande route, je m’aperçus bientôt que nous quittions le pavé et que nous nous engagions dans un chemin de traverse.

La nuit était si obscure que je ne pus voir si nous entrions ou non dans la forêt.

Après avoir ainsi marché quelque temps, nous nous arrêtâmes tout-à-coup. L’orage durait toujours.

Je vis une maison de triste apparence dont tous les volets étaient fermés.

Fritz descendit du siège, frappa, la porte s’ouvrit…

Mon cœur battait à se rompre en songeant que j’allais revoir Gontran.

J’entrai vivement dans cette maison pendant que mes gens s’occupaient de décharger la voiture.