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M. Gontran par ces mots : ça va débucher ?

J’avais assez souvent entendu parler de chasse par mon mari pour pouvoir répondre à la question de M. Sécherin.

— Cela veut dire que le malheureux animal traqué dans les bois va prendre la plaine, c’est sa dernière chance de salut, après quoi il sera égorgé… sans pitié.

J’étais dans un état tellement nerveux, j’avais depuis si longtemps contenu mes larmes, que, saisissant pour ainsi dire cette occasion ridicule de me livrer à un accès de sensibilité, je me mis à fondre en larmes.

M. Sécherin me regarda d’un air stupéfait, et me dit avec intérêt :

— Mon Dieu, comment là mort d’un cerf vous attriste à ce point, vous qui devez avoir l’habitude de ces choses-là… Allons donc, cousine, soyez raisonnable, peut-être après tout qu’elle échappera à son mauvais sort ; cette pauvre victime !

Ceux qui auront bien souffert d’une douleur intime, contrainte, forcément cachée, ne souriront pas de mépris, lorsque je dirai qu’en répondant aux derniers mots de M. Sécherin, je