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connus que j’attribuais à une cause nerveuse. J’avais la tête pesante, douloureuse, affaiblie.

Nous venions d’arriver et de nous arrêter dans un carrefour de la forêt. Ursule et Gontran s’avançaient rapidement par une allée transversale. Je crus qu’ils venaient nous rejoindre, je m’avançai hors de la calèche.

Ils furent en effet bientôt près de nous, mais ils ne s’arrêtèrent pas.

— Mathilde — me cria Ursule en passant avec vitesse et en me saluant de la main — je suis folle… enivrée de la chasse.

Et les joues colorées, l’œil brillant et hardi, elle donna un coup de cravache à la jument pour hâter sa course.

— Le cerf ne durera pas maintenant plus d’une demi-heure ! — nous cria Gontran — les chiens chassent à merveille… ça va débucher.

Et se courbant sur l’encolure de son cheval, il atteignit Ursule qui l’avait un moment dépassé, et tous deux disparurent de nouveau.

— Comme elle s’amuse… Dieu ! comme elle s’amuse ! — dit M. Sécherin avec joie — mais ma cousine, qu’est-ce que veut dire