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cheveux bruns encadraient ses joues à fossette. Jamais je n’avais vu ses yeux d’un bleu plus pur, on eût dit que le ciel s’y reflétait comme dans un miroir.

La jument qu’elle montait avec une aisance qui me confondit était d’un bai doré, dont les ardents reflets miroitaient au soleil ; ses longs crins noirs ondoyaient et flottaient au vent. Elle semblait heureuse du léger poids qu’elle portait, et marchait d’un pas si cadencé, qu’elle effleurait à peine le gazon.

Gontran montait un cheval de course, noir comme l’ébène, et portait un habit d’équipage à sa livrée, bleu clair, à collet de velours orange, avec des boutons d’argent armoriés en vermeil. Le ceinturon de son couteau de chasse, aussi mi-partie argent et or, serrait sa taille élégante. Enfin, sa cape de velours noir, découvrant ses traits, en faisait encore valoir la finesse et le charme.

La recherche de Gontran me frappa d’autant plus, que pour chasser il était toujours vêtu d’une manière plus que négligée.

Ma cousine voulut s’approcher de la calèche