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journée, d’observer attentivement ma cousine et mon mari et d’avoir le lendemain un sérieux entretien avec elle.

Gontran ne s’était pas trompé dans son espérance : le jour était radieux, un resplendissant soleil d’octobre annonçait une de ces dernières journées d’automne presque aussi belle que les journées d’été…

À midi nous partîmes pour le rendez-vous de chasse.

M. de Lancry avait fait mettre les gens de son équipage en grande livrée ; des fenêtres du château nous les avions vu partir avec les chiens au son retentissant des trompes. Une calèche à quatre chevaux approcha du perron ; je montai en voiture avec M. Sécherin.

Je n’insiste sur ces puérils détails d’opulence que pour deux raisons : d’abord, parce que je vis à l’expression des traits d’Ursule qu’elle admirait autant qu’elle enviait ce luxe, et puis parce que cet appareil de fête contrastait douloureusement avec mon chagrin.

J’attendais avec impatience l’apparition d’Ursule. J’étais curieuse de savoir si elle avait à cheval aussi bonne tournure que le di-