Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/362

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tâchant de lire sur sa physionomie. Il resta impassible et me répondit :

— Je l’ignorais complètement ; mais, après tout, maintenant j’en suis enchanté. Sa présence vous distraira, et son mari est le meilleur des hommes… Mais qu’avez-vous ? l’arrivée de votre amie d’enfance ne vous cause pas la joie que j’attendais…

— J’ai des raisons pour cela mon ami… Et je crains que le séjour de ma cousine ici ne soit pas aussi long qu’elle l’espère, peut-être.

— Les affaires de son mari l’abrégeront, sans doute ? Vous en a-t-elle prévenue ?

— Non… mais…

— Mais ?… que voulez-vous dire ?

— C’est moi qui supplierai Ursule de partir.

— Vous ! et pourquoi ?

— Parce que… parce que…

— Eh bien ?

— Parce que j’ai des raisons pour craindre sa présence, parce que… j’en suis jalouse, Gontran !

— De votre cousine ! Ah ça, mais vous êtes folle, ma chère amie !