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mari qu’une femme doit se parer, faire des frais, et, vice versâ, qu’un mari doit se parer, doit faire des frais surtout pour sa femme. » Ah… ah… cousine, nous n’oublions pas vos conseils, allez ! soyez tranquille. Aussi je vais imiter Ursule, et vous demander la permission d’aller me faire pour elle le plus beau que je le pourrai… car, vous l’avez dit, dès qu’un mari se néglige, c’est une preuve qu’il n’aime plus sa femme d’amour, et quand il n’aime plus sa femme d’amour…

— Toute chose peut s’exagérer — dis-je à M. Sécherin en l’interrompant, car Gontran pouvait rentrer d’un moment à l’autre, et j’aurais été profondément humiliée de laisser deviner à Ursule avec quel dédain mon mari me traitait depuis quelque temps.

Je repris donc :

— Il y a une certaine liberté qui s’accorde parfaitement avec une vie de campagne toute solitaire, la recherche de toilette y est alors presque déplacée, presque de mauvais goût.

— Ah ! Mathilde !… Mathilde !… — dit Ursule en souriant — regarde-toi donc : quelle