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Ces préparatifs de coquetterie de la part d’Ursule augmentèrent encore mes soupçons ; je ne pus m’empêcher de lui dire avec assez d’aigreur :

— Mon Dieu ! pourquoi donc as-tu fait tant d’apprêts ? comment, pour venir passer quelque temps avec nous qui ne voyons personne !… Mais en vérité on dirait que tu as de grands projets de conquête ; je ne sais qui tu veux séduire ici. Cela devient très inquiétant — ajoutais-je d’une voix altérée en m’efforçant de sourire.

Ursule ne me répondit rien ; mais elle me montra M. Sécherin d’un geste de tête d’une coquetterie charmante, et me dit avec la candeur la plus merveilleusement simulée :

— Mon Dieu ! je veux séduire mon mari… voilà tout.

M. Sécherin ne put résister à cette attaque ; il saisit la main de sa femme, la baisa tendrement à plusieurs reprises, et s’écria :

— Est-elle gentille et naturelle ?… hein, cousine, l’est-elle ? Mais elle a raison. Vous oubliez donc vos leçons quand vous me disiez : « Mon cher cousin, c’est surtout pour son