Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/354

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous et elle, il y a cette différence, que…

— Oh ! je vous arrête là — dis-je à M. Sécherin — ne cherchez pas à nous rendre compte de la variété de vos impressions ; contentez-vous de les éprouver. Vous aimez passionnément Ursule, voilà pourquoi vous êtes parfaitement en confiance avec elle, pourquoi vous lui trouvez, avec raison, la grâce et le charme qui attirent, tandis que vous me trouvez, moi, digne et imposante ; en un mot, vous l’aimez d’amour, et vous avez pour moi une franche et sincère amitié… voilà la différence.

— C’est prodigieux, comme vous donnez la raison de tout ! — s’écria M. Sécherin. — Ah !… à propos de quelque chose de prodigieux — reprit-il — je vais bien vous étonner ; est-ce que je ne suis pas devenu écuyer ?

— Comment cela ?

— Encore une preuve de dévoûment que m’a donné mon mari — dit Ursule. Après ton départ, ma bonne Mathilde, mon médecin m’a ordonné l’exercice du cheval. M. Sécherin a eu la bonté de faire venir de Tours un maître