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— Mon cousin, je ne suis pas de votre avis, il n’y a aucune de ces différences-là entre Ursule et moi ; ne sommes-nous pas parentes — dis-je, en voyant que la conversation prenait un caractère fâcheux et que M. Sécherin blessait profondément l’orgueil de sa femme.

Malheureusement, lorsque mon cousin poursuivait une idée, il était impossible de l’en distraire, aussi reprit-il :

— Vous ne me comprenez pas, cousine ; je ne parle pas de la naissance, je sais bien que la famille de ma femme est noble et que je ne suis qu’un bon bourgeois ; mais je dis que vous et votre mari vous avez en vous quelque chose de supérieur, d’imposant, que ni moi ni Ursule, nous n’avons pas, et pour ma part j’en suis ravi… oui, ravi… Est-ce que vous croyez que si ma femme avait eu votre grand air de princesse, je l’aurais tutoyée le jour de mes noces ? Ah bien oui ! je n’aurais jamais osé… Au contraire, Ursule avec sa charmante petite mine chiffonnée, dont je raffole de plus en plus, m’a mis à mon aise tout de suite, je lui ai dit : toi, elle m’a dit : tu, et nous avons été à l’instant une paire d’amis. Enfin, entre