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vous demander ici l’hospitalité jusqu’à ce que nous partions ensemble pour Paris. Afin de ne pas laisser mon temps et mon argent sans emploi, je prendrai un intérêt dans la maison de banque d’un de mes amis, maison bien sûre, puisqu’elle a résisté à l’épreuve de la révolution de juillet. Ça m’occupera pendant mon séjour à Paris. Seulement, dans quelque temps, je vous quitterai pour un petit voyage. Il s’agit d’une ferme que l’on me propose d’acheter et que je veux visiter. Pendant ce temps-là, vous et Ursule vous conviendrez de tout pour notre établissement à Paris ; autant nous avoir pour locataires que des étrangers, n’est-ce pas, cousine ? Mais au fait, non, les femmes n’entendent rien aux affaires, j’arrangerai tout avec M. de Lancry. Eh bien ? cousine, avouez que vous ne vous attendiez pas à cela… et que nous vous ménagions une fière surprise…

M. Sécherin était peu clairvoyant ; il ne s’aperçut pas de ma stupeur.

Ma position devenait d’autant plus pénible qu’en effet, alors que j’avais une foi aveugle dans l’amitié d’Ursule, je lui avais fait cette