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n’est pas votre sœur, votre meilleure amie d’enfance ? et se penchant à mon oreille, M. Sécherin me dit tout bas : Vous voyez, cousine, je dis vous ; je ne tutoie plus ma femme ; — il reprit tout haut : Et d’ailleurs je suis sûr que ce que je vais proposer à notre cousine lui causera un véritable plaisir, puisque ça nous en cause. En un mot, madame la vicomtesse, lors de votre mariage vous nous avez proposé de nous céder à Paris un appartement dans votre hôtel que vous n’habiterez pas tout entier… Eh bien ! nous acceptons…

Je regardai Ursule avec autant de surprise que d’indignation ; elle ne parut pas me comprendre, et me sourit tendrement pendant que M. Sécherin continuait.

— Vous souvenez-vous de ce que vous nous disiez, cousine ? venez à Paris, nous ne ferons qu’une famille… l’hiver à Paris, l’été à Maran ou à Rouvray ; eh bien ! ces beaux projets qui vous plaisaient tant et à nous aussi…, ils vont être réalisés, nous ne nous quitterons plus… Tous les ans j’irai voir maman, je vous laisserai Ursule, je me suis fait arranger un pied à terre à ma fabrique ; maintenant nous venons