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injuste pour elle. Mais que voulez-vous ? une fois que les vieilles gens ont mis quelque chose dans leur tête, on ne peut pas le leur ôter.

— Vous habitez toujours à quelque distance de Rouvray — lui dis-je — afin de voir votre mère et de surveiller votre fabrique ?

— Oui, sans doute, cousine, j’ai très souvent vu ma mère, elle va très bien, et, comme dit ma femme, je suis sûr que maman aime mieux cet arrangement-là, maintenant qu’il est fait ; elle est bien plus libre, et nous aussi. Mais elle n’a jamais voulu recevoir Ursule ; que voulez-vous, c’était son idée. Ma femme en a bien pleuré, allez. Enfin il n’importe ; il ne s’agit pas de cela, maintenant ma fabrique va toute seule ; tout compte fait, j’ai soixante-huit mille livres de rentes, et, ma foi, Ursule et moi nous voulons jouir un peu de la vie… Vous ne savez pas notre projet ?

— Non, vraiment, mon cher cousin.

— Mon ami — dit Ursule vous allez être indiscret, je vous supplie de…

— Indiscret avec notre bonne cousine — s’écria M. Sécherin en interrompant sa femme — est-ce que cela est possible ? est-ce qu’elle