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sité s’en effraie… mais vous n’en viendrez pas à cette extrémité… Croyez-moi, la menace que vous ferez à votre cousine suffira pour la faire renoncer à ses projets d’ambition, et elle redoutera trop de redevenir pauvre par l’abandon de son mari pour vous mettre dans la nécessité de la perdre… Les femmes comme elle sont incapables d’un sacrifice, même lorsqu’il s’agit de leurs mauvaises passions.

Madame Blondeau, rentrant avec Emma, mit fin à notre conversation.

Emma courut à sa mère et lui donna en l’embrassant un gros bouquet de roses. La promenade avait avivé son teint des plus vives et des plus charmantes couleurs. Elle vint s’asseoir un moment entre la duchesse et moi sur un canapé du salon. Madame de Richeville posa le bouquet sur ses genoux, prit une des mains d’Emma dans les siennes, de l’autre elle lissa les bandeaux de cheveux blonds de sa fille que la promenade avait un peu dérangés.

En nous voyant toutes trois, cette enfant, sa mère et moi, en comparant nos trois âges et nos trois existences, je réfléchis, hélas ! avec