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que je suis déterminée à tout pour vous éloigner de chez moi. Je ne puis empêcher M. de Lancry de se laisser séduire par vos coquetteries, mais je ne souffrirai pas que vous veniez me braver ici ; vous dominez complètement M. Sécherin, il vous sera donc très facile, dans cinq ou six jours, de le décider à partir sous prétexte d’un refroidissement dans notre amitié, dont je vous fournirai très naturellement l’occasion. Si vous me refusez, demain je m’adresse à votre mari, et je lui avoue franchement qu’à tort ou à raison je suis jalouse de vous, et que je le supplie de vous emmener. Voyez donc si vous voulez m’accorder de bonne grâce ce que je puis obtenir par un autre moyen. » Parlez-lui ainsi, Mathilde — ajouta madame de Richeville — et je vous jure qu’elle n’hésitera pas à partir… elle craindra avec raison qu’une fois les soupçons de son mari éveillés, il ne perde cette confiance aveugle qui fait toute la force, toute l’audace et tout l’avenir de votre cousine.

J’avais attentivement écouté madame de Richeville ; ce qu’elle me disait me semblait