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cente de Luzarches, qu’on avait signalée comme dangereuse, ma voiture s’arrêta un moment au haut d’une côte que nous venions de gravir, il fallait enrayer.

J’entendis d’abord dans le lointain le bruit du galop d’un cheval qui se rapprochait de plus en plus. Je me penchai machinalement à la portière ; peu d’instants après, un cavalier, accourant à toute bride, s’écria d’une voix haletante en s’adressant à Fritz :

— Vous êtes poursuivis ; ils sont si pressés qu’ils ont doublé la poste d’Écouen… Je n’ai pas un quart d’heure d’avance sur eux ; ils montent la côte ; je vais là-bas prévenir que…

Je ne pus entendre le reste de sa phrase ; il poursuivit sa route à bride abattue…

Saisie d’effroi, ma première pensée fut qu’il s’agissait de M. Lugarto.

— Qui nous poursuit ? Quel est cet homme ? — m’écriai-je.

Fritz hésita un moment et me répondit :

— C’est un homme à qui M. le vicomte m’avait fait porter une lettre en même temps que je venais chercher madame… Sans doute il