humiliations de son enfance, des ridicules de son mari, des ridicules de son premier amant… La fatalité a voulu que vous fussiez témoin de bien des scènes dont elle rougit ; elle ne l’oubliera jamais… Regardez-la donc comme votre plus mortelle ennemie. Vous avez été parfaite pour elle : les méchants ne pardonnent pas le bien qu’on leur a fait.
— Et elle va pourtant venir encore me protester de son hypocrite amitié ! Jamais, oh ! jamais je ne le souffrirai.
— Mathilde, vous connaissez le caractère intraitable de votre mari, s’il veut que vous receviez votre cousine, vous serez obligée de lui obéir.
— Oh ! jamais, jamais.
— Pauvre enfant, que ferez-vous ?
— Je supplierai Gontran, il verra mes larmes, il aura pitié de moi, car, j’en suis sûre, si elle vient ici, je tomberai malade.
— M. de Lancry n’aura pas pitié, Mathilde, car je crois comme vous que peut-être ce voyage a été convenu entre lui et Ursule.
— Vous croyez donc qu’il l’aime ?
— Comme il peut aimer… D’après ce que