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commence… mon exemple vous décidera,

— N’en doutez pas, madame. Tout-à-l’heure, en vous voyant arriver, je remerciai Dieu de m’envoyer… une amie… Puis-je le dire ?

— Oui, oh ! oui, dites-le, dites une mère… car le chagrin m’a bien vieillie, et mon cœur vous est plus tendrement dévoué que jamais… Écoutez-moi donc… À cette matinée dansante de l’ambassadeur d’Angleterre, M. Lugarto me dit ces mots : Y a-t-il longtemps que mademoiselle Albin est allée au village de Bory, chez le fermier Anselme en Anjou ? Vous expliquer comment cet homme avait découvert un secret de la dernière importance pour moi… cela m’est impossible ; à cette révélation imprévue je restai stupéfaite. M. Lugarto me demanda une entrevue pour le lendemain. Je la lui accordai ; j’avais hâte de savoir jusqu’à quel point cet homme était instruit d’un secret que je croyais bien gardé. M. Lugarto vint. Vous faites élever une jeune fille sous le nom d’Emma de Lostanges — me dit-il. — Cela était vrai… Je pâlis… Mademoiselle Albin est chargée de son éducation. Cela était encore vrai… Cette jeune fille est depuis un mois à la