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nais vous donner… Il est arrivé ce qui devait arriver, Mathilde… Votre cœur était passionnément épris… vous ne m’avez pas crue… vous ne pouviez pas me croire. Ceci n’est pas un reproche ; au contraire, c’est une excuse que je donne à un aveuglement que j’ai moi-même partagé… En vous confiant ce que je vais vous confier, Mathilde… j’espère cette fois être plus heureuse… Vous ne me cacherez pas vos chagrins… je pourrai vous être utile.

— Ah ! madame… combien autrefois j’ai été coupable, cruelle envers vous — m’écriai-je, émue des paroles de madame de Richeville.

Elle me dit :

— Cruelle pour moi… non… mais pour vous-même, malheureuse enfant… Allons, courage, ne désespérez pas. Vous le voyez… maintenant c’est moi qui vous console, qui vous fais espérer…

— Espérer ! — dis-je en soupirant.

La duchesse prit tendrement mes mains dans les siennes.

— Oui, espérer… mes conseils vous en donneront le droit ; mais pour que ces conseils soient efficaces, il faut que je sache tout… Je