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Au milieu de ces préoccupations, j’entendis tout à coup un bruit de chevaux de poste ; une voiture entra dans la cour du château. Pensant qu’Ursule, pour m’ôter toute occasion de refus, avait peut-être voulu arriver en même temps que sa lettre, je courus à ma croisée… Quel fut mon étonnement ! je vis madame de Richeville descendre de voiture avec une jeune fille que je ne connaissais pas !

Pour la première fois, l’aspect de la duchesse me fit du bien ; il me sembla que le ciel m’envoyait une amie au moment où elle m’était le plus nécessaire. L’expérience m’avait prouvé qu’en venant autrefois m’avertir des défauts de Gontran, elle avait voulu me rendre un immense service. Je pensai que, dans la position difficile où me mettait la prochaine arrivée d’Ursule, les conseils de l’amie de M. de Mortagne pouvaient m’être d’un grand secours. J’allais sortir du salon pour descendre au-devant de madame de Richeville, lorsque celle-ci entra.

Je la trouvai si changée, depuis environ trois mois que je ne l’avais vue, que je ne pus réprimer un mouvement d’étonnement. Elle