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— Mais sérieusement, mon ami, vous ne songez pas à vendre Maran ? Je vous supplie en grâce, ne faites pas cela ; je suis déjà attachée à cet endroit…

— C’est pour cela qu’il vaudra mieux nous en défaire avant que vous y soyez attachée davantage.

— Mais, mon ami, je ne voudrais pas…

— Allons-nous encore recommencer nos querelles ? écoutez donc la raison… Combien de fois faut-il vous dire que la loi me donne absolument, vous entendez, absolument, la gestion de vos biens, que je puis vendre, acheter, placer comme bon me semble ; si je crois utile à nos intérêts de vendre cette terre, je la vendrai… et je suis tellement près d’avoir cette conviction-là, que je ne puis consentir à vous laisser fonder ici des établissements de bienfaisance qui pourraient avoir à peine six mois d’avenir… Ceci est bien entendu, je vous quitte ; je vais voir comment mes chiens d’arrêt ont mangé, car j’ai fait une chassé rude aujourd’hui.

Et M. de Lancry me laissa seule.