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de telle sorte que vous m’avez donné des pouvoirs tels, qu’à moi seul, vous entendez, à moi seul, appartiennent l’emploi et la gestion de ces biens ; moi seul j’autorise ou non les dépenses que vous voulez faire ; je vous demande mille pardons d’entrer dans ces détails de ménage, mais j’espère que ce sera bien entendu une fois pour toutes ; cela vous évitera à vous le désagrément de demander désormais des choses impossibles, et à moi le désagrément de vous les refuser. En vérité, si l'on n’y mettait pas ordre, vous feriez un joli emploi de vos biens… Il y a six mois, c’était une maison que vous vouliez acheter à Chantilly, sous le prétexte que nous y avions passé quelques jours heureux.

— Ah ! Gontran, m’écriai-je, en ne pouvant contenir plus longtemps mes larmes, tenez, c’est affreux ; vous êtes devenu impitoyable ! Au moins autrefois, à vos duretés succédaient parfois des retours de tendresse et de bonté, au moins vous aviez pitié du mal que vous me faisiez… Mais maintenant, rien, rien, pas un seul mot de consolation… Hélas ! je le comprends, autrefois vous étiez malheureux, l’a-